Le président de la Conférence des évêques de France va déposer un recours devant le Conseil d’État. Selon lui, l’interdiction des messes porte « atteinte à la liberté de culte ».

Le reconfinement entré en vigueur ce vendredi 30 octobre 2020 en France interdit l’organisation de célébrations dans les lieux de culte. Alors qu'une  exception avait été accordée pour les célébrations de la Toussaint, les églises ont dû refermer leurs portes dimanche 1er novembre au soir. Et elles resteront closes au moins jusqu'au 1er décembre prochain, date pour l'instant annoncée de fin de ce second confinement lié à la pandémie de covid-19. Une mesure que conteste l’Église catholique. Lundi soir, le président de la Conférence des évêques de France, qui est réunie cette semaine en réunion plénière, a annoncé son intention de déposer un recours devant le Conseil d’État pour contester cette décision de fermer les églises. "Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, Président de la Conférence des évêques de France va déposer un référé liberté au Conseil d’État, estimant que le décret n° 2020-1310 du 29 octobre 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, porte atteinte à la liberté de culte qui est l’une des libertés fondamentales dans notre pays", peut-on lire dans un communiqué publié lundi soir par la direction de la communication de l'Église catholique de France.

"Pour les fidèles, ces célébrations sont vitales"

"Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, après consultation de tous les évêques de France réunis en Assemblée plénière ce lundi 2 novembre, estime hors de proportion l’interdiction de célébrer la messe et d’autres sacrements en communauté. Pour les fidèles, ces célébrations sont vitales parce qu’elles sont une rencontre avec le Seigneur et avec leurs frères. Les fidèles catholiques restent totalement mobilisés contre l’épidémie et respectent l’ensemble des consignes sanitaires qui pèsent sur le pays depuis le début", poursuit le communiqué. Dans un courrier qu'il avait adressé le 27 octobre dernier au président de la République, Mgr Éric de Moulins-Beaufort avait rappelé au Chef de l'État que l'Église avait fait preuve de « responsabilité » pour encadrer les rassemblements religieux, depuis la fin du premier confinement, au printemps. Une tentative avortée pour faire inscrire les messes et célébrations parmi les motifs dérogatoires pouvant figurer sur les attestations de sortie pendant le second confinement. Le décret paru au Journal officiel jeudi 29 octobre précise que les établissements de culte sont « autorisés à rester ouverts » mais que « tout rassemblement ou réunion en leur sein est interdit, à l’exception des cérémonies funéraires dans la limite de 30 personnes ».