Le référendum d’autodétermination sur l’indépendance de la Nouvelle Calédonie se déroule ce dimanche 4 Octobre 2020. C’est la troisième fois que les Néo-Calédoniens sont appelés aux urnes pour définir leur avenir. Lors des deux consultations précédentes, en 1987 et 2018, la population avait voté non à l’indépendance.

Des référendums prévus de longue date

Le premier référendum d’autodétermination a eu lieu en 1987 a lieu après des années de troubles et de tensions en Nouvelle-Calédonie. Une grande majorité des indépendantistes, dont le FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste), ne se rendent pas aux urnes en signe de protestation et le résultat est sans appel : 98,30% de voix pour le maintien au sein de la République. Après ce premier scrutin, les accords de Matignon-Oudinot sont signés en juin et août 1988 sous l'égide de Michel Rocard, alors Premier Ministre de François Mitterrand. Ces accords sont ratifiés par les 2 grands partis concernés : les indépendantistes avec à leur tête Marie Tjibaou, figure politique du nationalisme kanak, et les anti-indépendantistes menés par le député Jacques Lafleur, figure incontournable de la vie politique néo-calédonienne. Ces accords prévoient une période de dix ans de développement économique, social, culturel et institutionnel. Dix ans plus tard, un nouvel accord est signé entre l’État, les indépendantistes et les loyalistes (accord de Nouméa du 5 mai 1998). Cet accord poursuit la revalorisation de la culture kanak (statut coutumier, langues, etc.), crée de nouvelles institutions et régit un processus de transfert progressif et irréversible de compétences à la Nouvelle-Calédonie. Il prévoit aussi une série de 3 référendums sur l’Indépendance de la Nouvelle Calédonie, en 2018, 2020 et 2022. L’accord prévoit jusqu'à trois votes en cas de victoire du "non" au référendum d'autodétermination. La population sera à chaque fois consultée pour ou contre l’indépendance. Bien évidemment si l’un de ces votes se prononce en faveur du oui, les référendums suivants seront annulés et la Nouvelle-Calédonie accèdera à son indépendance de la République Française.

Le « non » à l’indépendance du référendum de 2018

En 2018 le peuple néo-calédonien se rend donc aux urnes en masse puisque le taux de participation s'élève à 81,01 %. La campagne en faveur de l’indépendance est menée par le FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste), l’Union calédonienne et l’Union nationale pour l’indépendance. La campagne contre l’indépendance rassemble Calédonie Ensemble, principal parti au Congrès de la Nouvelle-Calédonie ainsi que le rassemblement LR et les Républicains calédoniens. 56,67 % des votants répondent non à la proposition d’indépendance, ce qui est un score moins important que prévu dans les sondages surtout comparé aux résultats de 1987. Un deuxième référendum, prévu par les accords de Nouméa doit donc bien avoir lieu 2 ans plus tard.

Le référendum de 2020...sans sondage

Initialement fixée au 6 septembre 2020, la date du deuxième référendum d'autodétermination est repoussée au 4 octobre 2020 à la suite de la crise sanitaire liée au COVID-19. Quelle est la question posée aux électeurs ? Exactement la même que celle de 2018  qui avait été formulée à l'issue de discussions houleuses en 2018 sur le vocabulaire exact à utiliser, entre le gouvernement d’Édouard Philippe, Premier Ministre d’Emmanuel Macron et les différentes parties. « Voulez-vous que la Nouvelle Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ». Les votants n'auront que deux choix : oui ou non. Un seul sondage a été publié cette année et il date de début mars. Il prédit une victoire du Non à l'indépendance à 57 % des voix contre 20 % pour le Oui, 16 % des personnes interrogées disant ignorer ce qu'elles vont voter et 7 % n’ayant pas souhaité répondre. Il faudra donc attendre le dépouillement dimanche pour savoir quel avenir se choisissent les Calédoniens.