Lors d’un déplacement à La Réunion en octobre 2019, Emmanuel Macron a annoncé l’objectif d’autonomie alimentaire dans les DROM (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte et Réunion) à l’horizon 2030.

Manger local, ce sera le thème de Dieu m'est Témoin, ce dimanche 22 août. Face à l’explosion du coût de la vie dans nos territoires d’Outre-mer, les produits « peï » ont de plus en plus la côte ; non importés, moins transformés, donc moins chers et plus écologiques. En mangeant local, c’est une autre façon de vivre que nous choisissons, une certaine forme de décroissance. Pour cette émission, Marie Lesure-Vandamme reçoit Babette de Rozières, chef cuisinier française, animatrice de télévision et femme politique. Nous serons connectés avec Luca Piccin à La Réunion. Militant et chercheur en agroécologie, il nous dira comment les Réunionnais reviennent peu à peu sur leurs pratiques de consommation.

Lancement du comité national de transformation agricole des outre-mer

Pour faire bouger les lignes, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, et le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Julien Denormandie ont réuni en novembre dernier le premier comité national de transformation agricole des outre-mer. Ce comité, dont la création avait été annoncée par le Président de la république lors de sa  visite à La Réunion le 25 octobre 2019, a pour vocation de mettre en place avec l'ensemble des parties prenantes une nouvelle politique agricole adaptée aux spécificités locales visant à tendre vers l'autonomie alimentaire des départements ultramarins en 2030, tout en continuant à développer des filières d'exportation innovantes, de haute qualité et tenant compte des évolutions du marché. Cette démarche intègre les attentes des citoyens qui souhaitent de plus en plus des produits de qualité, issus de circuits courts avec une haute performance environnementale et sociale. Ce comité a réuni l'Etat et ses opérateurs, les parlementaires, les collectivités ultramarines, notamment les autorités de gestion des fonds communautaires, ainsi que l'ensemble des représentants du monde agricole. Les mesures du volet agricole du plan de relance, outil permettant d'accompagner la mise en œuvre de la transformation agricole, et leurs déclinaisons possibles outre-mer ont été présentées.

Des actions sur le terrain

Depuis le début de l'année, des comités de transformation agricole se réunissent chacun des territoires d'outre-mer concernés (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion et Mayotte) sous l'égide des préfets. Parallèlement, des missions d'inspection générale ont été diligentées pour accompagner les démarches initiées. Les conclusions de ces travaux seront présentées au prochain comité national. En Outre-mer, les importations de denrée alimentaire représentent environ 80% de l'alimentation. Face à ce constat, l'autonomie alimentaire représente un véritable défi. Comment y parvenir alors que l'agriculture est concentrée autour des deux grandes filières que sont la banane et la canne ? Pourtant l'agriculture ultramarine n'est pas réductible à ces deux piliers ; l'offre est riche et variée. Malgré cela, les producteurs de fruits et légumes destinés uniquement aux marchés locaux peinent souvent à écouler le fruit de leur travail. Pouvoir d'achat, attrait pour les produits transformés et urbanisation sont quelques unes des raisons et obstacles à la rencontre de l'offre et de la demande locale. C'est d'autant plus regrettable que cela se fait au détriment de l'économie régionale mais aussi et surtout de la santé de la population.

Les initiatives fleurissent

Ici et là, des initiatives émergent quel que soit le territoire concerné : labels bios, circuits courts, élevages locaux et potagers familiaux renouant souvent avec des pratiques anciennes remises au goût du jour. En mai dernier, 67 projets agricoles, agroalimentaires et dans la filière forêt-bois sont devenus lauréats du plan France relance dans les départements d’Outre-mer. Ils bénéficieront d'un soutien de l’État de près de 15 millions d’euros. De nombreux projets déposés sont en cours d'instruction et d’autres attendus sur les guichets encore ouverts, notamment sur les mesures mesures pour favoriser une alimentation locale et durable dans les cantines scolaires des petites communes.