Symbole de joie et d’extase religieuse, la danse constitue la principale manifestation physique des célébrations, rassemblements et autres événements joyeux. Et c'est une manière d'exprimer sa foi, comme en témoignent de multiples références dans la Bible.

Notre corps est-il un instrument de notre foi ? Comment l’utiliser alors pour prier ? Comment la foi peut-elle aussi être source d’inspiration et de création artistique, qu’elle s’exprime par la danse ou le chant ? Ce dimanche 20 juin, Dieu m’est témoin accueille sur son plateau chanteurs et danseurs ! Sylviane Cédia, chanteuse guyanaise connue et reconnue, viendra nous dire comment elle exprime sa foi dans ses chansons. A ses côtés, Virginie Nfa, danseuse, viendra nous dire comment la danse liturgique trouve peu à peu sa place comme expression de la foi. C'est l'occasion de se poser la question de savoir quelle place occupe la danse la Bible.

La danse dans L’Ancien Testament

On trouve de multiples références à la danse dans l'Ancien Testament : ces festivités sont enracinées dans la vie des Hébreux, où l'on danse à l’occasion de fêtes religieuses. La danse est symbole de joie et d’extase religieuse et elle est, avec la musique bien-sûr, la principale manifestation physique des célébrations. L’Ecclésiaste raconte que la danse fait partie intégrante de la vie, dans sa longue énumération amorcée par « Il y a un moment pour tout » : « Un temps pour pleurer, et un temps pour rire ; un temps pour gémir, et un temps pour danser » (Qo 3, 4). La Bible donne assez peu de détails sur les mouvements de ces danses, précisant plutôt quels instruments de musique les accompagnent (le tambourin, la harpe ou encore la flûte), on peut toutefois en distinguer plusieurs types. Dans l’Israël biblique, les femmes célèbrent les victoires militaires par des danses. C’est notamment le cas après la traversée de la mer Rouge par les Hébreux : « Miryam, la prophétesse, sœur d’Aaron, prit en main un tambourin et toutes les femmes la suivirent avec des tambourins, formant des chœurs de danse » (Ex 15, 20). Comment comprendre la danse du roi David devant l’arche d’alliance ? L’épisode, célèbre et particulièrement visuel, a souvent été représenté par les peintres. « David, revêtu d’un manteau de byssus, dansait en tournoyant ainsi que tous les lévites porteurs de l’arche, les chantres et Kenanya, l’officier chargé du transport. David était aussi couvert de l’éphod de lin » (1 Ch 15, 27). Pour Dany Nocquet, professeur d’Ancien Testament, il s'agit d'une danse de reconnaissance de la sacralité de l’arche d’alliance, et donc de la divinité de Yahvé. »

Que dit Jésus de la danse ?

Dans le Nouveau Testament, deux passages sur la danse attirent notre attention. Lors du retour du fils prodigue à la maison de son père, la joie des festivités se manifeste tout d’abord au fils aîné par la musique et les danses. « Quand, à son retour, il fut près de la maison, il entendit de la musique et des danses » (Lc 15, 25). Dans un autre passage de l’Évangile de Luc (aussi en Mt 11,16), Jésus compare les hommes de sa génération à des enfants « qui sont assis sur une place et s’interpellent les uns les autres, en disant : Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé ! » (Lc 7, 31-32). Pour Dany Nocquet, cette dimension de fête et de joie qu’il faut parfois savoir exprimer est bien présente dans l'enseignement de Jésus. Le bibliste va même plus loin en affirmant que selon l’Évangile, le fait d’être croyant impose en quelque sorte le devoir d’être joyeux.