Ce vendredi 8 janvier a eu lieu une cérémonie d’hommage à Clarissa Jean-Philippe, la policière municipale originaire de la Martinique, tuée lors des attentats de janvier 2015. Une victime trop souvent oubliée entre la fusillade de Charlie Hebdo et celle de l'Hyper Cacher. 

Le vendredi 8 janvier, une cérémonie d’hommage à Clarissa Jean-Philippe s’est déroulée à Montrouge, en présence du maire la ville Étienne Lengereau, de la maire de Malakoff Jacqueline Belhomme, du délégué interministériel à l’égalité des chances des Français d’Outre-mer Maël Disa et de la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa. L’hommage a eu lieu à l’endroit même où elle a perdu la vie il y a six ans. [embed]https://www.youtube.com/watch?v=oioExVDSi1E[/embed]

Fière d'être policière

Le 8 janvier 2015, la France se réveille traumatisée et effrayée. La veille, pour la première fois, un journal a été attaqué à l’arme de guerre en plein Paris. Deux djihadistes français, les frères Kouachi, assassinent douze personnes aux abords et dans les locaux de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Les terroristes sont en cavale, la France a peur. Clarissa Jean-Philippe, qui vient de rentrer de la Martinique où elle a passé les fêtes de Noël avec sa famille dans sa commune natale de Sainte-Marie, prend son service ce matin-là à Montrouge. La jeune femme de 26 ans, qui vient d’être titularisée dans les effectifs de la police municipale de la commune des Hauts-de-Seine, est aux anges : elle doit recevoir officiellement son diplôme de policière quelques jours plus tard. Un métier qu’elle a décidé d’exercer à l’adolescence pour protéger sa mère des coups que lui portait alors son père. Alors qu’elle intervient sur un banal accident de la circulation, elle reçoit une balle mortelle dans le dos. Son agresseur prend la fuite. Personne ne sait encore que la jeune policière de Montrouge est la première victime d’Amedy Coulibaly, le complice des frères Kouachi, qui parachèvera leur œuvre sanglante le lendemain à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes où il exécutera quatre personnes avant d’être abattu lors d'un assaut du RAID.

Une victime oubliée ?

Au-delà de cette commémoration, Clarissa Jean-Philippe demeure, six ans après le drame, la victime trop souvent oubliée des attentats de janvier 2015. Une victime de « l’entre-deux » -entre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher- comme le regrettent ses proches . Marie-Louisa Jean-Philippe , la mère de Clarissa s'en est émue en septembre dernier, lors de son témoignage au procès des attentats de janvier 2015. “Je ne veux pas qu’on oublie Clarissa, ma petite puce”, a-t-elle imploré. Lors de la cérémonie d’hommage du 8 janvier à Montrouge, Jonathan Berdal, le policier qui se trouvait avec Clarissa quand elle a été abattue, a lui aussi pris la parole pour demander à tous de garder son amie et collègue martiniquaise dans leurs cœurs. "Il ne faut pas oublier Clarissa, c'est pour ça qu'on est tous là, moi et mes collègues. Je l'ai toujours dans mon cœur, elle est ma force tous les matins pour aller travailler, elle est en moi" , a-t-il conclu.