Le Pape François a entamé ce vendredi une visite de quatre jours sur la terre d’Abraham et de Jonas. François réalise ainsi le premier voyage d’un Pape en Irak. Le Saint-Père doit y rencontrer les différentes communautés d'un pays qui a connu peu de périodes de stabilité politique depuis près de 40 ans maintenant. Conçu comme un pèlerinage, sur « les traces d’Abraham », avec plusieurs étapes : Bagdad, la plaine d'Ur, Erbil, ainsi que Mossoul et Qaraqosh. Un rendez-vous avec l’histoire, honorant la promesse faite, à Noël 2015, d’aller à la rencontre des chrétiens de la plaine de Ninive. 

Un voyage à haut risque 

L’événement a failli être reporté surtout après le double attentat suicide du 21 janvier dernier à Bagdad  - 32 morts, 110 blessés, revendiqué par l’organisation État islamique - et après les tirs de roquettes sur une base américaine, le 16 février à Erbil au Kurdistan Irakien.

Un pays très jeune

Ce déplacement est placé sous le signe de la fraternité humaine et le Pape va clamer à tous les irakiens « Vous êtes tous frères ». La population irakienne est très jeune : 40% moins de 14 ans et 3,5 % a plus de 65 ans. D’ailleurs, les chrétiens irakiens sont également une population très jeune et ils comptent bien ne pas rater cet événement unique pour rencontrer le Saint-Père.

Situation difficile pour les chrétiens

Le programme du voyage conduit le souverain pontife à Nadjaf, ce samedi 6 mars, pour une rencontre privée avec le grand ayatollah Ali al-Sistani, plus haute autorité chiite du pays. La « condamnation de ceux qui attaquent la vie » et la « fraternité » sont au cœur de l’échange entre les deux autorités religieuses, appuie le cardinal Louis Raphaël Sako, patriarche chaldéen. Ce dernier espère un appel « à la paix » dans un pays en ruines qui « aspire à la stabilité » et où subsistent entre 200 000 et 400 000 chrétiens, c’est-à-dire moins de 2 % de la population, ils étaient près de 1,4 millions en 2003. Ce voyage du Pape est le premier dans la région, mais il se situe à la suite du voyage à Abou Dhabi en 2019 et ceux en Égypte et au Maroc, avec le même désir de dialogue et de paix.